Tuesday 5 April 2011

Tunisie : Caïd rattrapé par son passé

Ecrit par Mahmoud Rahmouni. Publie sur Nawaat.org
http://nawaat.org/portail/2011/04/05/tunisie-caid-essebsi-rattrape-par-son-passe/

Je suis scandalisé par la triste réalité de voir quelques proches à moi retrouver en eux, subitement, cette frayeur de parler de politique dans la rue, de critiquer le gouvernement dans le métro, de soutenir ou même de parler de la Kasbah3 au téléphone et de parler de la désinformation sur les médias, sans se retourner pour vérifier s’il n’y a pas un flic à leurs trousses. J’ai du mal à admettre que la liberté, très cher payée par les combats et sacrifices de la population tunisienne, leur soit de nouveau confisquée par un gouvernant aux quatre vingt quatre hivers, à peine réveillé d’une longue stase cryogénique.
Il a beau prêcher les valeurs de la république, la démocratie et les libertés, il est malheureusement trahi, jour après jour, par ses agissements totalement opposés à son discours. C’est que « Si El Béji » est, tout simplement, rattrapé par son passé peu glorieux. Il est absolument difficile pour un homme de sécurité et de renseignements généraux, d’évoluer en homme d’Etat et de prétendre protéger la première des révolutions populaires du 21ème siècle. Il est assurément dur, quand on a aménagé le rez-de-jardin de son bureau en salles de torture pour les tunisiens et tunisiennes libres, de se métamorphoser, la quatre-vingtaine passée, en un fervent défenseur des libertés.
Ce qui s’est passé, en trois semaines seulement sous le règne de Caïd Essebsi, est digne d’être enseigné dans les grandes écoles de la dictature soviétique. Dans une interview accordée la semaine dernière au journal Echourouk, Caïd déclarait, comme pour rassurer les tunisiens et tunisiennes, que « hier ne reviendra jamais ». Je pense plutôt, qu’avec lui, nous sommes revenus à avant-hier, longtemps en arrière, à la pire époque de Bourguiba, où Caïd était directeur général de la sûreté et puis Ministre de l’Intérieur.
Au risque d’offenser les âmes fragiles des inconditionnels du régime en place, je m’autorise à penser qu’après les tristes évènements de la Kasbah3, survenus le vendredi 1er avril 2011, force est de constater qu’au malheur des tunisiens et tunisiennes libres, et au bonheur de leurs tortionnaires…toujours libres, que Caïd a retrouvé ses vieux réflexes de policier fier de l’être. On s’en doutait un peu, mais on ne voulait pas y croire, que par « Souveraineté de l’Etat » il voulait dire tout simplement « Terrorisme d’Etat ».
On ne voulait pas y croire parce qu’on avait donné confiance, un tant soit peu, à un octogénaire, censé être porteur de sagesse et d’esprit consensuel. Sauf que la personne qu’on a subi le mercredi 30 mars 2011 sur TV7, presque deux heures durant, était plus que décevante pour les jeunes et moins jeunes tunisiens et honteuse pour ses pairs. Son horloge mentale, au Caïd, semble s’être arrêtée aux années soixante dix, ou même avant, du siècle dernier, à l’époque où il suffisait tout simplement de prendre la parole devant un microphone pour plaire à un auditoire majoritairement analphabète et désinformé. Où il suffisait de décréter, aux infos de 20 heures, qu’on est pour la démocratie et les libertés, et ensuite la police se chargera de persuader les récalcitrants.
Sauf que les choses ne sont plus les mêmes aujourd’hui Monsieur, et que vous avez dû manquer bien des évènements sérieux au cours de votre longue hibernation. A l’époque où vous vous êtes arrêté « Si El Béji », il n’y avait pas les télévisions satellitaires, et surtout pas Aljazeera ; il n’y avait pas Internet et surtout pas Facebook, et finalement il n’y avait pas tous ces jeunes gens valeureux, pleins de conviction et avides de liberté qui, un 14 janvier 2011, ont abattu la bête. Toutes ces nouvelles variables échappent forcément à des esprits habitués à une seule et unique solution à toutes les équations à plusieurs inconnus, à savoir la répression, sous toutes ces facettes.
Le vendredi 1er avril 2011, en voulant rejoindre le sit-in de la Kasbah3 le soir, je traversais l’avenue Habib Thameur, pour gagner l’avenue Habib Bourguiba, à 20 heures passées, j’étais témoin, avec une foule interminable de personnes, d’exactions policières d’une atrocité indescriptible. C’est à peine à croire quand on sait que nous vivons en Tunisie à deux mois et demi seulement de la supposée fin de la dictature. Il fallait voir la terreur dans les yeux des dizaines et dizaines d’hommes, de femmes et de jeunes fuyant l’avenue Habib Bourguiba sous les poursuites abominables des estafettes grillagées, huppées de policiers déchaînés. Des nuages de gaz lacrymogènes remplissaient les ruelles à côté, et puis au milieu de chaque croisement, l’on revoyait, encore et encore, comme une image en boucle, une dizaine de policiers tabassant, avec sauvagerie, des jeunes hommes désarmés et recroquevillés sous matraques et brodequins de toutes pointures.
Des policiers cagoulés débordaient des portières latérales des estafettes de la mort, roulant à toute allure, brandissant leurs matraques, guettant les moindres gestes des gens en fuite, et s’arrêtant brusquement, avec l’arrogance qu’on connaît, au premier regard ou geste qui leur sont adressés. Un terrorisme horrifiant, qu’on nous a infligé plus de 50 ans durant et que notre Caïd voudrait à nouveau nous faire subir encore aujourd’hui. Souriez, c’est la république démocratique de Caïd Essebsi, dans sa plus noble et souveraine expression.
C’est bizarre, mais cette scène affligeante m’a rappelé étonnamment le soir du 14 janvier 2011, où je prenais le même chemin après avoir quitté la foule à l’avenue Habib Bourguiba sous les matraques et les bombes lacrymogènes, et je peux vous assurer que, ce soir là, l’avenue Habib Thameur montrait exactement le même visage et vivait exactement le même combat, à ceci près que le soir du 14 janvier 2011, le tyran a dû quitter le territoire tunisien, et ses lieutenants ont été arrêtés par l’armée nationale. Aujourd’hui, après les évènements de la Kasbah3, de Tozeur, de Menzel Temime, de Gafsa, de Rades et d’autres régions du pays, Caïd est toujours là, Essid aussi, et les communiqués de désinformation reviennent de plus belle.
Les similitudes ne s’arrêtent pas là, car l’interview de Caïd, Mercredi 30 mars 2011, m’avait terriblement rappelé le dernier discours de Ben Ali, le soir du 13 janvier 2011. Non pas dans son contenu, parce que Ben Ali faisait, alors, des concessions, contrairement à Caïd qui durcissait le ton, mais plutôt dans les préparatifs propagandistes qui l’accompagnaient. En effet, les trois débats sur les chaines de télévision nationales qui ont suivi l’interview, rappelaient drôlement la soirée du 13 janvier 2011 sur TV7 animée par un certain Sami Fehri. Seul détail manquant, les voitures de location.
Dans une interview accordée au journal Essabah, le 3 avril 2011, Caïd, interpellé sur le sit-in de la Kasbah3, a répondu tout simplement, que ce jour là, il était passé dans son bureau à La Kasba et qu’il n’avait rencontré aucun manifestant sur son chemin !! Quelle hypocrisie, quel cynisme !! Ou peut être qu’ils l’ont induit en erreur lui aussi !! Mais ça ne se passera pas comme ça en Tunisie libre, pas comme vous l’entendez, Caïd, où la victime devient meurtrière, où la majorité devient minorité, où la vérité devient mensonge, rien que parce que vous le voulez.
Haut cadre, emploi confortable, quadragénaire, père de famille, aucune appartenance politique, bref, je disposerais des quelques petits intérêts de la petite bourgeoisie, dont la préservation devrait me conduire, selon votre logique et vos règles, à me taire, à vous soutenir vous et ceux qui se tiennent derrière vous, à avoir peur des islamistes, à fustiger Hamma Hammami, à dénoncer le sit-in de la Kasbah3, à invoquer à tout bout de champ les questions sécuritaire et économique et accessoirement à défendre un Etat laïque, à avoir une position mitigée concernant le démantèlement du RCD et à participer au sit-in de la Kobba. Mais il n’en est rien de tout cela, car des milliers de tunisiens comme moi, Caïd, ont goûté finalement à la liberté et ne sont plus prêts de la concéder aussi facilement à vos sbires. Des milliers comme moi sont prêts aujourd’hui à descendre dans la rue, aux côtés de centaines de milliers de tunisiens et tunisiennes libres, dénoncer la dictature sous toutes ses formes. Des milliers comme moi, Monsieur, sont prêts aujourd’hui, comme jamais auparavant, à mourir sur l’autel de la liberté, si jamais votre altesse est prête à nous sacrifier pour la souveraineté de votre Etat.

Ecrit par Mahmoud Rahmouni.

Le néo-bourguibisme ou la chronique d’un marché de dupes pour confisquer la Révolution

Ecrit par S. El-Ayoubi. Publie sur Nawaat.org
http://nawaat.org/portail/2011/04/05/le-neo-bourguibisme-ou-la-chronique-d%E2%80%99un-marche-de-dupes-pour-confisquer-la-revolution/

Au lendemain du départ de Ben Ali, je me suis posé la question des forces qui avaient la capacité à prendre le pouvoir, si l’intelligence collective tunisienne ne permettait pas d’amorcer une construction démocratique saine et prometteuse pour tous.
Très rapidement cette réflexion m’a amené à identifier deux mouvements en tête, avec les meilleurs atouts pour cette prise du pouvoir. Il s’agit des islamistes et des néo-Bourguibistes (disons plutôt la branche ‘ancien régime’ du RCD, qui est en train de muer pour se débarrasser de cette peau devenue encombrante).
Les atouts de ces deux mouvements par rapport aux autres sont multiples : une histoire politique, une base sur le terrain, une expérience politique et opérationnelle, etc.
Les Bourguibistes ont en plus l’avantage d’une assise régionale, surtout que le régionalisme a toujours été l’une des bases fondamentales de l’histoire du mouvement et que cette dimension permet aujourd’hui au mouvement de récupérer des pans entiers du RCD. Egalement, ces neo-Bourguibistes maitrisent les rouages du pouvoir et de l‘Etat (Police, ministères, lobby externe, etc.).
De même, les islamistes peuvent capitaliser sur le terreau favorable de l’islam traditionnel, qui prospère en Tunisie, tout comme partout ailleurs dans le monde Arabe.
Les atouts de ces deux mouvements s’accroissent à vue d’œil, au fur et à mesure que la scène politique tunisienne se fragmente et qu’aucune tendance consensuelle ne se dégage pour construire des nouvelles bases démocratiques.
D’ailleurs, cette situation est loin d’être un hasard et semble être favorisée – consciemment et inconsciemment – par une multitude d’acteurs.
Les deux mouvements n’ont pas perdu leur temps depuis mi-janvier, mais depuis plusieurs semaines, les néo-Bourguibistes marquent des longueurs d’avance, par un jeu dangereux d’entretien du chaos politique aux devants de la scène, tout en verrouillant progressivement leur emprise sur le pays dans les coulisses.
Il suffit de prendre un peu de recul pour être frappé par cette réalité, de sa partie la plus visible (M. Fouad Mebazza, Président de la République par intérim, M. Béji Caïd Essebsi, …), à la propagande sur nos chaines de télé, jusqu’à la page d’Habib Bourguiba sur Facebook.
Cette page créée depuis peu, totalise plus de 130 000 fans, dépassant celles de tous les partis politiques, personnalités tunisiennes et même celles du Club Africain ou de l’Esperance Sportive (dont les pages existent depuis bien longtemps). Comme comble, elle dépasse même la page du Martyr Mohamed Bouazizi!
Peu importe qu’il s’agisse de la conséquence de la campagne médiatique en cours, de l’absence de leaders charismatiques, ou d’un usage abusif des codes d’accès Facebook piratés sous Ben Ali. Ce qui est évident c’est que c’est la part visible d’une orchestration bien organisée du Clan Néo-Bourguibiste, ou plutôt du Clan Néo-Ben Aliste, emballé dans un pseudo-Bourguibisme.
Cette réalité est confirmée par les inquiétudes de plusieurs personnalités au fait des arcanes du pouvoir tunisien (diplomates étrangers, hauts gradés de l’armée, hauts fonctionnaires, etc.) et par un nombre croissant de Tunisiens déterminés à ne pas se laisser confisquer la Révolution par un retour en arrière.
Mais en réalité, c’est quoi le Bourguibisme en 2011, ou plutôt qui sont les Néo-Bourguibistes de 2011 ?? Pour ne pas tomber dans le piège des comptines médiatiques qui nous chantent la grandeur du Bourguibisme (non, nos medias ne sont pas encore sortis de l’emprise du Pouvoir en place), il vaut mieux faire pencher l’interrogation vers la question « qui sont les leaders Bourguibistes de 2011 ? », car tout comme le RCD de Ben Ali, la mouture initiale (le Parti Socialiste Destourien (PSD) de Bourguiba) s’était aussi vidée de tout fond idéologique.
Pour répondre à cette question, il convient de commencer par reprendre quelques morceaux de la dernière photo fiable des Néo-Bourguibistes, datée du 6 Novembre 1987, sans les retouches qui se pratiquent actuellement: un clan familial et régional de barons, autour d’un vieux dictateur, un parti unique (le PSD, devenu RCD par la suite) qui domine le pays et l’Etat d’une main de fer, des milices organisées dépendant du PSD, des régions entières abandonnées pour sombrer dans la pauvreté et la misère, absence de toute trace de démocratie, des cellules pleines de prisonniers politiques lorsqu’ils ne sont pas morts sous la torture, une aliénation de tous les Tunisiens par une propagande quotidienne sur le Président sauveur du pays …
Non, il n’y a pas d’erreur dans cette description: il s’agit bien ici de la Tunisie sous le Clan Bourguiba jusqu’au 6 Novembre 1987 et non pas de la Tunisie sous celui de Ben Ali depuis le 7 Novembre 1987!!! Il suffit de creuser un peu dans notre mémoire familiale pour se remémorer à quel point le Clan des Bourguibistes a asservi le pays.
Maintenant, que sont devenus depuis le 6 Novembre 1987 les leaders de ce Clan de Bourguibistes (le ‘Clan du 6 Novembre’)? En dehors de ceux qui se sont retirés en raison de l’âge, bon nombre d’entre eux se sont bien convertis sous Ben Ali (M. Abdelaziz Ben Dhia, M. Fouad Mebazaa, M. Béji Caïd Essebsi (jusqu’à 1994) et bien d’autres), preuve que le RCD n’est autre que la continuité naturelle du Bourguibisme, sous la direction de bons vieux Bourguibistes.
Ben Ali lui-même était parmi l’élite du Bourguibisme, puisqu’il était au cœur du système depuis 1978, lorsqu’il a pris la charge de la Sureté Nationale ! En d’autres termes, Ben Ali nous a changé l’emballage du système Bourguibiste une fois et voila que le Clan du 6 Novembre veut nous remballer la même nourriture avariée une nouvelle fois (pour plus de détails, lire « Habib Bourguiba: la trace et l’héritage » par Michel Camau et Vincent Geisser et « La Tunisie de Bourguiba à Ben Ali » par Mohsen Toumi).
En 2011, ces barons du Clan du 6 Novembre ont besoin de s’appuyer sur des cadres et une base pour verrouiller un pouvoir qui est déjà entre leurs mains et qu’ils sont loin de vouloir céder aux tunisiens, comme l’exigent la Révolution et la mise en place d’un processus démocratique.
D’où la mobilisation qui est en train de s’opérer dans les rangs du RCD, après avoir écarté certains concurrents internes (ce qui explique les règlements de comptes en cours entre anciens du RCD). A ce titre, la nomination de M. Habib Essid comme ministre de l’intérieur est une illustration audacieuse de l’avancée de ce verrouillage du pouvoir et un affront à la Révolution. En effet, M. Essid est à l’image de cette continuité du Pouvoir, sous Bourguiba, puis Ben Ali, puis le Clan du 6 Novembre, d’autant plus que ce ministère est clé pour cadenasser le pays et empêcher les vérités du passé de ressortir.
Au delà des cadres recrutés dans l’appareil RCD, les barons du Clan du 6 Novembre s’appuient de plus en plus sur la base du RCD, moyennant un renouvellement des effectifs sous la bannière d’un régionalisme actualisé et de la fameuse majorité silencieuse. Pour le reste, les journalistes et les medias sous la houlette du Pouvoir relaient la propagande.
Quant aux partis politiques qui se morcellent de jour en jour, ils s’annulent entre eux et rendent toute émergence d’une lucidité collective capable de contrer le Clan impossible.
Le clan du 6 Novembre a bien compris l’utilité de cette situation et la favorise sans ménagement, en négociant des places au soleil avec certaines personnalités et en remontant les Tunisiens les uns contre les autres. Pour souffler sur les braises de la discorde, tous les moyens sont bons : faux débats sur la laïcité et la peur des islamistes, chasse aux sorcières (ou plutôt concurrents internes), ‘révélations’ sur les syndicalistes, etc.
Il est malheureux de constater à quel point nous tombons collectivement dans ces pièges bien pensés, relayés efficacement sur Facebook. En effet, après avoir aidé à faire tomber Ben Ali, Facebook sert aujourd’hui à clouer la Tunisie pour empêcher le changement.
Maintenant, que devons nous faire face à cette confiscation rampante de la Révolution ??
Dans un premier temps et d’une manière urgente, il faut une grande mobilisation collective contre ce Clan du 6 Novembre, et ce sur tous les terrains : Facebook, journaux, télévision, la rue, etc. Il ne s’agit pas de contrer quelques individus, mais plutôt un système de rouages ancré dans différents pilliers du pouvoir (les Ministères – en particulier celui de l’intérieur, les medias, etc.).
Comme forces démocratiques soucieuses de l‘avenir du pays et de l’intérêt commun, nous devons collectivement et massivement rejeter tout retour à l’ère des barons du bourguibisme et leur système – même avec une peinture démocratique de façade, tout comme nous avons rejeté la dictature de Ben Ali et son système. Il convient de le dire haut et fort sur Facebook, dans les medias et partout ailleurs.
Mais ne pouvons pas nous contenter de rejeter ce clan sans construire et proposer une alternative valide, car d’autres forces anti-démocratiques peuvent prendre leur place. En effet, il devient urgent d’amorcer un processus réel de transition démocratique qui évite la confiscation de la Révolution, tout en sortant le pays du chaos politique, social et économique grandissants que nous connaissons actuellement.
Il nous reste à définir comment y parvenir faute d’une armée garante de telles avancées, faute d’un consensus intelligent entre les leaders des partis politiques, faute de l’émergence de leaders charismatiques et en tenant compte des limites des actions locales et individuelles pour définir l’avenir du pays.
A cet effet, il faut se remettre en question et dresser un bilan des semaines passées depuis le 14 Janvier 2011, mais aussi tirer les leçons de l’expérience Egyptienne, comme celles d’autres pays … dont plusieurs ont rebasculé après leurs révolutions sous la mainmise des caciques des anciens régimes réemballés pour la circonstance.
Il est clair que la situation est grave, mais c’est déjà un bon début d’en prendre conscience, de se mobiliser pour ne pas se laisser faire et de mettre l’élite du pays au travail – tout comme chacun de nous – devant ses responsabilité.
Personne ne se pardonnera un retour en arrière, après des années de plomb sous Bourguiba puis Ben Ali et une Révolution glorieuse, au prix du sacrifice des Martyrs.

Par S. El-Ayoubi